Projet BCP : vers une production bas carbone du verre
Fruit de près de 10 ans d’études de R&D, le projet de préchauffage de matières premières (BCP) pourrait bien ouvrir une porte vers une production du verre plat plus efficace et plus respectueuse de l’environnement. Le but de ce projet est de mettre en œuvre et de valider une technologie innovante, qui récupère et réutilise la chaleur résiduelle des fumées de four, dans le processus de production de verre flotté de l'usine de Saint-Gobain à Aniche. Pour être plus concret, une fois ce projet mené à terme, les fumées qui sortent du four float seront utilisées pour préchauffer, de 30°C à 200°C environ, les matières premières avant leur enfournement. Cette innovation permettra d'économiser 10% de la consommation totale d'énergie de la ligne de float du four à verre, tout en réduisant de manière significative les coûts de production.
Sur plus de 200 candidatures en lice au Fonds d’innovation européen, le projet Saint-Gobain Glass Aniche fait partie des 30 dossiers sélectionnés et est l’un des 5 projets français retenus. La somme de 4,3 M€ allouée représente 60% des sommes engagées (investissement total de 7 M€) et facilitera le financement de la mise en place de 3 modules de préchauffage. Si le projet est prévu pour s’étaler sur plusieurs années, un premier module sera mis en œuvre dès le début de l’année 2023.
Des avantages environnementaux et économiques significatifs
Ce projet a été initié en première intention pour diminuer l’impact environnemental de la production de verre plat qui résulte d’un processus à forte intensité énergétique. La technologie proposée permettra de baisser la consommation d'énergie et de réduire considérablement les émissions de CO2. Le groupe prévoit d'économiser 10% de la consommation totale d'énergie du four à verre. Il table aussi sur l'économie de quelques 5 600 t de CO2/an par rapport à une ligne float standard, ce qui correspond à 7% des émissions totales de CO2 de la procédure de production de verre plat. Cette innovation déclenchera d’autres économies. Une baisse de la consommation de gaz naturel de l’ordre de 8 à 12% est ainsi envisagée, ce qui représente 35 GWh/an.
Et parce que le groupe prépare déjà l’avenir, des études pilotes sur l'utilisation d'hydrogène pour la fusion du verre sont en cours. Ces recherches abouties, d’autres économies de ressources naturelles pourraient être réalisées.
Au-delà de l’objectif de construire les bases d’une production plus verte, Saint-Gobain entend également, grâce à ce projet, réduire les coûts de production et augmenter la rentabilité globale de l'usine.
Une technologie innovante applicable à d'autres sites de production de verre et d'autres secteurs
L’insertion de cette nouvelle technologie ne demandera que quelques modifications mineures du processus de fabrication du verre flotté. Il est dès lors tout à fait envisageable de voir cette innovation facilement exploitable dans d’autres usines du groupe en Europe. Soixante sites ont d’ailleurs déjà été identifiés.
Dans un premier temps, la technologie pourrait être déployée au sein du réseau d'usines du Groupe Saint-Gobain, qui comprend 27 lignes de production de verre flotté, dont 13 en Europe, avant d’être étendue. Mais les applications potentielles de cette nouvelle technologie ne s’arrêtent pas au verre. Les aspects innovants de la solution de préchauffage, à savoir sa modularité et le traitement de matières premières à forte teneur en humidité, pourraient être reproduits au-delà des usines européennes. D'autres secteurs d’activités tels que le ciment et l'acier pourraient également en bénéficier.
C’est donc une nouvelle fenêtre vers un avenir plus vert qu’ouvre aujourd’hui le Groupe Saint-Gobain avec ce projet de préchauffage du calcin. Toujours dans la volonté de faire du monde, un espace de vie plus juste, plus harmonieux, plus durable, en quelques mots : Making the world a better home.
